Six pieds sous terre | pv Loïc

Une journée de congé : chouette pas vrai ? J'avais décidé de faire un peu de shopping, que voulez-vous, femme un jour, femme toujours ! C'est donc comme ça que j'avais atteri dans la ville souterraine, à la recherche d'un centre commercial que je n'avais pas encore visité. En réalité, je n'avais pas mis les pieds dans cette partie de la ville depuis mon retour & ça m'avait manqué, j'y venais souvent jadis, surtout l'hiver : quoi de mieux pour acheter de boutique en boutique, lorsqu'à l'extérieur il fait moins 30 degrés celsius. C'était l'endroit rêvé pour tout adolescente qui se respectait & je ne faisais pas exception à la règle, évidemment.

J'étais là depuis deux heures environ, déjà trois sac d'accumulés. Je pensais un peu à n'importe quoi, comme à l'habitude. Mes pensées se dirigeaient plus précisément vers une patiente qui m'avait consultée la vieille, une tumeur irréversible. Quelle tristesse, même une opération ne servirait à rien, ses jours étaient comptés. Si jeune & si peut à vivre. Lorsqu'on rencontre des patients comme celle-là, on réfléchit à deux fois à la signification de la vie, moi je vous le dis !

Philosophie, philosophie, je me surprenais moi-même. Je marchais bien tranquillement, à la recherche de ma prochine proie - boutique, je vous rassure -. Lorsqu'un gamin me bouscula et qu'à mon tour je bouscule un jeune homme qui semblait un peu dans la lune.

-Oh, désolé !, dis-je précipitament.

Ce genre d'évènements semblaient m'arriver un peu trop souvent à mon goût ces derniers temps, à croire que la maladresse était en moi pour ne plus jamais en ressortir !

Je ne savais que faire, j'avais rendez-vous avec ma princesse, Stéphannie dans quelques heures. Elle avait décider cette fois ou l’on irait. Et devait venir me chercher chez moi au loft. J’avais déjà vu chez elle, elle n’était jamais venu. Je suppose que c’est juste qu’elle vienne. Peut-être qu’elle croisera même Rebecca. J’aimerais bien qu’elles s’entendent, après tout je vis un peu avec elles deux non ?

Quoiqu’il en soit, je marche à présent dans le centre commercial de la ville souterraine. J’adorais cet endroit, il y avait toujours beaucoup d’animation, et tout un tas de magasins et de galeries d’art intéressantes. Je me suis pris un café à emporter, et flâne ayant décider de trouver un présent pour mon aimée. De plus il me fallait des livres pour mes cours ainsi que du matériel de dessin.

Je n’ai pas dessiner depuis longtemps, mais récemment j’en ai ressenti le besoin. Avant je passais des semaines enfermé à dessiner, surtout juste après l’accident. Je ne dessinais que des paysages de nuit. Là je veux dessiner le soleil, la pluie. Tout ces moments uniques que je vis à présent.

Perdu dans mes pensées de paysages fantastiques je ne vis que trop tard la jeune fille qui me rentrais dedans. Et pour la deuxième fois je me retrouvais couvert de boisson. Du café cette fois…Instantanément je sentis mon regard se durcir. Cependant, pas longtemps, je n’eu pas le temps de m’énerver car elle s’excusa :

Oh, désolé !

Elle avait l’air confuse. Je soupire, deux fois en si peu de temps. Une paire de chaussures et maintenant ma chemise fichues. Qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour mériter cela ? Je la regarde, lève les yeux au ciel. Je boue de l’intérieur mais je m’entends dire d’une voix plutôt calme :

Ne vous en faites pas, je commence à avoir l’habitude…

Je m’étonne moi même, il y a quelques jours je me serais énervé contre elle. Comme je l’avais fait avec Stéphannie. Seulement non, m’avait elle tellement changé ?

- Ne vous en faites pas, je commence à avoir l’habitude…

Je fais une moue coupable, je jette un coup d'oeil à sa chemise : elle était finie, bonne pour les ordures, à moins de vouloir passer des heures à la détacher avec du fabuleux "chasse-tâche", ce qui n'était sans doute pas son cas. Les garçons et le lavage, ce n'est pas pour être féministe ou quoi que ce soit, mais bon...Bref, arrêtons mes divaguations ici. Tout cela pour dire que j'avais ruiner son morceau de vêtement et que je me sentais légèrement gênée de mon acte accidentel.

Je souris, brève tentative pour qu'il oublie ma bévue. Foutu gamin, il n'aurait pas pu percuter quelqu'un d'autre que moi ? Mais bien sur que non, il a fallu que ça soit moi & qu'à mon tour je percute ce jeune homme. Quelle chance.

- Si ça peut vous rassurer, vous n'êtes pas le seul à avoir l'habitude, l'autre matin, je me suis retrouvée dans un lac...

C'était quand même pire que le café. Non ? Il semblait bouillir de l'intérieur & je le comprenais, c'était le genre de chose qui gâchait une journée. Tandis qu'Il me dévisage, je cherche une solution & bien entendu, j'en trouve une & je souris de nouveau. Espèrons qu'il ne me prenne pas pour l'une de ces femmes dingues & idiotes. Surtout que j'étais entrain lui raconter un épisode de ma vie pour lui faire oublier l'accumulation de café sur son vêtement.

- Vous savez quoi, pour m'excuser, je vais vous payer une nouvelle chemise.

Il semble vouloir protester, mais je lui fais signe de ce taire. Nous sommes bien dans un centre d'achat, autant en profiter. Puis, ce serait une bonne façon de faire amende honorable.

- Je n'accepte aucun refus, puis, c'est la moindre des choses !

Je souris une nouvelle fois, dans quelle histoire folle je m'embarquais encore ?!

Toujours dégoulinant, j'essaie de ne pas avoir l'air trop en colère mais cela ne se révèle pas très efficace au vue de la moue coupable qu'elle affiche à présent. Mais quoi, ma chemise est fichu et il va falloir que j'en trouve une autre ou que je rentre rapidemment. Si elle pouvait abréger et s'en aller cela m'arrangerait beaucoup.

Malheureusement pour moi la jeune femme sourie et engage la conversation. Ce n'est pas parce que je ne me suis pas énervé que je vais être amical...

Si ça peut vous rassurer, vous n'êtes pas le seul à avoir l'habitude, l'autre matin, je me suis retrouvée dans un lac...

Hum...Je dois avouer que c'est pire que le café... Cependant pourquoi ne passe t-elle pas son chemin, rien ne l'oblige à faire la conversation. Mais elle sourie de nouveau et je ne suis pas sur que ce soit bon pour moi. Je l'observe alors pendant qu'elle semble réfléchir, petite brune, assez jolie, pétillante je dirais. Je me rend compte que depuis que j'ai rencontré Stéphannie je ne suis plus objectif : tout me paraît pâle comparé à elle.

Je n'ai pas le temps de partir dans mes pensées que déjà elle m'annonce son idée :

Vous savez quoi, pour m'excuser, je vais vous payer une nouvelle chemise.

Je ne m'attendais pas à ça... Pour moi elle allait juste me payer le pressing ou quelque chose du genre, mais m'offrir une nouvelle chemise. Je vais pour protester quand elle me fait comprendre que ce n'est même pas la peine.

Je n'accepte aucun refus, puis, c'est la moindre des choses !

Elle m'a l'air plutôt déterminée comme fille...Je tente donc un sourire de remerciement, et ajoute :

Merci, bien que ce ne soit pas nécessaire que vous m'offriez une chemise...

Elle commence à avancer dans l'allée, à la recherche d'un magasin de vêtements je suppose, je la suis amusée par tant de tenacité. Et décide d'engager la conversation, après tout avec ses idées farfelues j'en avais oublié que j'étais en colère.

Hum... Je m'appelle Loïc et vous ?