Une soirée rien qu'entre hommes

Nous étions Lundi soir et c'était la soirée de repos de Sébastien, il ne faisait pas son service au Diable Vert. Celui-ci en avait donc profité pour monter sur cène au Picasso, jouant de son instrument favori, la guitare, dans le but de se faire remarquer. Son rêve était de devenir célèbre grâce à la musique, d'être un vrai musicien, de percer dans le métier. Il m'avait invité à le rejoindre au bar pour assister à son petit show et c'était avec grand plaisir que je venais l'encourager, après quoi, nous irions discuter autour d'un verre. Je me préparais donc et sorti de mon appartement afin de gagner le Picasso qui n'était qu'à quelques rues de chez moi. Une fois arrivé, il était 21h30 et Seb était en pleins morceaux, les jeunes filles devant lui étaient en transe et je me demandais comment il faisait pour ne pas profiter de cet attrait que les jeunes demoiselles avaient pour les rockeurs beaux comme lui. Mais bon, il avait toujours été un gentleman avec les filles et il n'était pas du genre coureur de jupon, comme moi.

Je pris place au comptoir et lui adresser un léger signe de la main, juste pour me manifester. Je ne tenais pas à le déconcentrer dans un moment comme celui-ci. J'avais toujours apprécié ce qu'il faisait, même à l'époque où il avait un groupe et jouait dans les caves, il s'était toujours démarquer des autres glandeurs de son ancien groupe et j'adorais ça. Regardant ma montre je calculais que son show finirais d'ici 20 minutes ce qui me laissait le temps de boire un petit verre. Je fis donc signe à la charmante serveuse et lui demandais un verre de rhum avec un soupçon de fleur d'oranger. Je la gratifiais d'un sourire charmeur et elle faillit laisser tomber la bouteille qu'elle tenait à la main, je ris mais fut ravie: elle me servie avant tout le monde.

Seb' venait de terminait avec une chanson aux intonations douces, une ballade qui faisait vibrer les coeurs de toutes ces demoiselles en manques d'amour. Je serai bien aller en enlacer une mais je n'avais pas vraiment la tête à ça. Mon meilleur ami fit ses salutations au public et s'en alla dans "les loges" sous un tonnerre d'applaudissement. Visiblement tout le monde avait apprécié et c'était tant mieux et surtout bien mérité, j'avais adoré.

Quelques minutes plus tard Sébastien prit place à côté de moi et me demanda si le spectacle m'avait plu.

_ Est-ce que t'es un bon? Tu veux rire? M'étais-je exclamé. Tu as ça dans le sang ! Un vrai show man, tout le monde a adoré. Je te jure, tu mérite beaucoup plus que certain de passer à la radio ! Je crois bien que ça marchera un peu partout, faut qu'on t'organise des petites représentations ailleurs, dans des endroits plus vastes, il faut que tout Montréal te connaisse. Tu as pensé à te mettre sur Youtube ou un truc dans le genre? Quoi que pour les droits d'auteur c'est moyens après...

Il avait commandé un Gin-tonic et, ayant fini mon verre, commandais la même chose. Nos verres arrivèrent très vite et nous pûmes commencer à discuter tout en altérant notre soif.

_ Bon sinon, tu en est où dans ta vie de droiture amoureuse?

Sujet sensible ou non, cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas discuté avec lui que je n'en savais rien. Je savais en revanche que lui n'étais pas comme moi, il n'allait pas séduire à droite et à gauche en ayant peur de s'engager pour de bon. Pourtant j'en avais eu très envie avec Rebecca, mais elle non visiblement ce qui me rendait encore plus dingue et connard avec les filles.

Un club de rencontre ? Mince moi qui étais à la limite de la surexcitation, tout était redescendu d'un coup. Il m'avait cependant promis que s'il rencontrait une fille, j'en serai le premier averti. Quoiqu'il en soit, l'idée d'aller dans un club de rencontre ne me plaisait pas, j'avais vraiment trop peur de tomber sur des filles vraiment flippantes. Bien qu'à bien y réfléchir, Rebecca l'était plus ou moins, il ne tarda pas d'ailleurs à me poser la question que j'espérais qu'il ne me poserait pas.

_ Et toi, alors ? Qu'est-ce qui s'est passé depuis le temps ? Y avait cette fille...

Parler de Rebecca ne ma plaisait pas parce que ça me mettait mal à l'aise et je n'avais jamais eu l'habitude de ça. Jamais je n'avait eu de mal à parler de telle ou telle fille que j'avais rencontré et mis dans mon lit le soir même, mais là, c'était différent, plus difficile voir pénible.

_ Il y avait oui. Ecoute cette nana est dingue, mais pas de moi, ou justement peut être que si, mais ça tourne pas rond dans sa tête, c'est une folle, elle m'aime ou du moins le pense et me rejette pour ça ! Avec elle tout était différent, je n’avais pas envie de jouer mon con avec. Mais elle a choisit, tant pis pour elle, je suis retourné à mes bonnes vieilles habitudes: pas plus de 2 nuits avec la même fille.

C'était, comme qui dirait, mon code de survie. Je n'étais tombé amoureux que deux fois dans ma vie. La première fois c'était de ma toute première copine il y a de cela des années, mais avec elle, ça n'avait pas marché, je n'étais qu'un jouet pour elle. La deuxième moi c'était - et c'était d'ailleurs toujours d'actualité - de Rebecca, mais elle aussi, en quelque sorte, m'avait brisé le coeur. Me jurant de ne jamais souffrir de nouveau la solution était simple: ne pas tomber amoureux, et cela voulait dire ne voir qu'une ou deux fois une fille, sympathiser si elle aime discuter et coucher, point barre, en deux minutes la filles était oublié et il ne me restait plus qu'à attendre la prochaine.

_ Oh j'ai eu des nouvelles de mon oncle mourant, le pauvre il est dans un sale état, j'espère pour lui que ça va vite finir, c'est un vieux chnoque méchant mais il ne mérite pas de souffrir à ce point.

Bon en effet je n'en avais pas grand chose à faire, mais cet homme qui n'avait presque plus de famille était à la tête d'une petite fortune qu'il comptait bien me léguer une fois mort. Voyant l'air un peu sceptique de mon ami je lui précisais donc.

_ En fait, sur son testament il stipule qu'il me lègue l'intégralité de sa fortune, je ne sais pas vraiment à combien ça s'élève, quelques millions sans doute, et j'ai pensé, n'étant pas dans le besoin, qu'on pourrait l'investir ensemble, pour toi je veux dire, pour ton rêve.

Il avait l'air vraiment stupéfait, sous le choc, il m'y sans doute quelques temps à comprendre le sens de mes paroles. Mais sa réaction ne fut pas celle que j'attendais ou plutôt, que je désirais.

_ Je... Derek, je peux pas accepter. Je veux dire, c'est vraiment généreux de ta part, et je te reconnais bien là, mais...

_ Non pas de mais qui tienne ! De nos jour Seb', les petits gars comme nous ils ne deviennent pas connu comme ça, faut du piston ou de la tune. On ne connait personne du métier, même si j'ai couché avec quelques chanteuses, et toi, tu n'as pas un rond. S'il le faut que je signe un papier, je te fais un don dans les règle mais s'il te plait, prends cette argent, je n'en veux pas pour autre chose, je veux que ce soit toi qui l'utilise pour ton rêve.

J'étais peut-être un salaud qui me foutais des filles, mais l'amitié pour moi a toujours été sacré et surtout celle-ci. Je voulais aider mon meilleur ami parce que devenir une "rock star" avait toujours été son rêve et qu'avec cet argent il y parviendrait et il durerait, parce qu'il n'avait pas juste une belle gueule, non, il avait aussi du talent, un incroyable talent.
Mon meilleur ami m'écoutait avec attention, il devait peser le pour et le contre et j'espérais qu'il opterait pour le pour. Un serveuse s'approcha de nous mais me regarda moi.

_ De la part des demoiselles.

Je tournais la tête et observait les deux jeunes filles très charmantes qui avait fait parvenir quelque chose à notre table. L'une me faisant un petit coucou de la main, l'autre un clin d'oeil. Mais pour une fois, ce n'est pas un verre que la serveuse apporta, mais deux.

_ On a bien fait de venir ici, ton fan club féminin vient de s'agrandir. Tu sais, si tu as peur de la célébrité à cause des groupies, je serai ravie de t'aider à t'en débarrasser. Dis-je en finissant ma phrase par un sourire en coin.

_ Eh- ben voilà, on a trouvé comment je pourrais te remercier de ton aide : je chante et tu récupères toutes les groupies à la sortie ! affirma il en riant. On pourrait aussi mettre ta tête sur les affiches, au moins je serais sûr de faire salle comble !

_ Mh. Ma belle gueule en taille XXL, je marche ! Dis-je en rigolant.

_ On en reparlera d'accord ? Attend au moins de l'avoir touché, cet héritage !

Je lui souris. J'étais content qu'il prenne la chose avec sérieux et qu'il tienne à y réfléchir, cela voulais dire que ma proposition l'intéressait et que je n'étais pas qu'un bon à rien qui se fout ouvertement de tout et de tous le monde. Quant à la certitude d'obtenir l'héritage, je l'avais. Mon vieil oncle était le moins aimé de ma famille et les meilleurs contacts c'est avec moi qu'il les avait gardés.

_ Ne t'inquiète pas pour ça, ce n'est qu'une question de temps.

_ Et toi alors, les études, comment ça se passe ?

Ah les études, cela faisait une petite semaine que je séchais les cours, beaucoup trop ennuyants et j'avais eu des tas de choses à faire. De toute façon, une petite semaine de congés n'étais pas grand chose, je n'aurais aucun mal à rattraper et à rester le meilleur.

_ Bof. J'aime mes cours, mais je connais déjà tout. Seulement je suis quand même obligé de faire acte de présence de temps en temps, sans quoi je n'aurais jamais mon diplôme.

J'avais toujours rêvé de devenir un brillant avocat, cela plairait aussi à mes parents et peut-être que leur estime de moi remonterais un peu. J'avais d'ailleurs déjà toutes les qualités pour commencer à exercer, cependant, sans diplôme, aucune chance.

_ J'avais une fille dans ma section avec qui je parlais de temps en temps. J’aimais venir en cours pour discuter avec elle, tout en écoutant bien sûr, mais je crois qu'elle a quitté Montréal. Tu la connais peut-être, Amanda, une blonde, ça te dit quelque chose?

Cette fille n'étais pas le genre de pétasse a absolument vouloir se faire un nom dans le campus, mais j'étais sur qu'elle ne passait pas inaperçu, même dans une ville aussi vaste que la notre.